Je te hais de me voir sans cesse à ta recherche
Je cherche dans le whisky, un reflet qui répond.
Je te hais de me voir sans cesse à ta recherche,
Sur des routes perdues, sinueuses et amères,
Dans les parkings déserts où la nuit se resserre,
Quand tout dort, mais je sais qu’en ton âme se perche,
L’écho d’un volant pris pour échapper au sort,
Car tu pensais toujours qu’en roulant loin de tout,
Les tourments s’apaisaient, sans poids ni garde-fou.
Je te cherche en chansons, en accords de guitare,
Dans les râles profonds d’un harmonica lourd,
Entre deux mots brisés qui se tissent autour,
Quand allongé, j’écris et que l’espoir s’égare.
Je cherche dans le whisky, un reflet qui répond,
Mais l’amertume, seul, hante ma langue éteinte,
Et le feu, en brûlant, m’étrangle de sa plainte,
Me laissant sans souffle, sans écho ni pardon.
Je te cherche en été, dans le soir infini,
Quand l’océan se brise aux lueurs du couchant,
Et si, les yeux fermés, je retiens mon élan,
Je sens ta main sur moi, l’oubli comme un ami.
Alors le poids du monde s’évanouit un peu,
L’illusion d’un instant où l’on se dérobait
Aux coups secs du réel qui frappait sans regret.
Je me hais de savoir que j’ai fait le bon choix,
Tout en doutant encor du chemin sans retour,
Car dans les yeux que je croise, à chaque détour,
Je vois l’ombre de toi qui flotte en moi, sans foi.
Que je ris, ton éclat d’été toujours revient,
Comme un orage en larmes sur mes joues éperdues.
Je me hais de t’aimer, alors que je sais bien
Que mon cœur est poussière, en tes mains disparues.
Je hais ces longs trajets qui me ramènent à toi,
Quand je tente, en secret, de retrouver nos lieux,
Quand je demande aux autres de toi, de ton mieux,
Juste pour un peu rêver, m’approcher de ta voix.
Car la vérité nue est que je suis sans force,
Que ton amour défunt m’épuise et me terrasse,
Et je sais qu’en un souffle, je t’aimerais encor,
Alors que tu m’as brisé, éparpillé dehors.